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La déferlante des étangs

11 Janvier 2023 , Rédigé par jean-louis bec Publié dans #La déferlante des étangs

La mer, les étangs.

Des chemins à suivre, à vivre, les liens de l'eau, des marais, de la marée. Des chemins où les pas creusent, s'immergent, fouillent le sable et la vase, mon passé spongieux et les bulles de mes histoires.

L'écume, la brume, m'enveloppent d'un récit doucereux ou dissonant et amer, d'un brouillard nostalgique, de gouttelettes de rancoeur, amertume effeuillée dans la langueur des plantes et la respiration de l'eau. C'est un vivant aquatique au récit sinueux, aux ombres en submersion qui me traquent et m'attirent. Les langues de sable et d'herbe courte retournent ma mémoire en quelques mots humides et parfois corrosifs.

Ce lieu est un miroir, une vie, ma vie, diffuse, enroulée sur elle-même, le marécage de soi, bulles pesantes, parfois légères aussi, d'une légèreté qui finit par tout alourdir quand même, images mêlées sous la respiration hachée, plan d'ondes diverses, horizons multiples qui dévisagent ; de l'eau vivante comme extension d'un oeil.

Le paysage fredonne et murmure, dicte et s'impose.

(...)

Il n'y a pas vraiment de lointain dans ces étendues. Chaque point à la présence d'un tout bouclé sur lui-même qui fore, rumine, éclabousse d'une joie que je croyais éteinte ou libère l'acidité d'un poison fort. Chaque point est une pincée de sel aux senteurs de l'amour qui avive les rouges et inocule les noirs. Ce lieu possède la profondeur des sentiments lentement consumés, des cimetières jamais refermés. L'amour s'y dilue en prenant la force des grands heurts maritimes, ondule en reptile dans l'eau sombre, vorace, créature obscure aux éclairs déroutants d'élan et de désir de chaleur. Ombre de lui-même, il rampe en moi avec la vigueur osseuse d'un fantôme.

(...)

(...)

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