La déferlante des étangs
le temps se retourne en traître
injecte à nouveau la veine
du marais qui vacille
"le putride en éveil
s'échappe en grandes lignes
s'arme dans les hauteurs
de nos esprits fermentés
leur densité boue en trouble et confusion
nos fermetures se forgent des piques à nos brûlures
suspectent accusent
le marais se déchire
le soulèvement du tranchant aiguisé
projette le vide et la rupture
je ne suis qu'une bulle saignante
vertige continu à la marche boueuse
un noyé balloté par nos morsures"
La déferlante des étangs
un voyage libre débarque en tous sens
l'infini de la mer dilue mes cassures
la mémoire ensablée roule déroule
la surface de l'amour froid
plan pacifié d'une marche tranquille
le présent m'enveloppe
son souffle vibre sur mon visage
il est des tourbillons calmes
brume tiède et grande lumière
lignes bâties de grandes courses
où forger des soleils qui trempent dans l'oubli
il est des univers qui appellent et séduisent
au delà des épaves battues et rebattues
trop tordues de vécus écumants
si l'épave est ce qu'il reste
l'épave est ce qui part
dans l'ombre des marées
et du sable sans sommeil