Sept vies et quelques unes (2)
je recueille l'amande
de ces douceurs légères
le noir s'est écarté
d'une lenteur sans plis
le corps porte en lui une peau où aller
un calme étendu qu'un flottement maintient
une caresse s'ouvre
une autre tend sa main
attachement certain où vivent les images
d'une ronde lumière
à brillance d'un oeil
dans un geste ébauché
la plastique sensible
d'un corps déployé
il mûrit comme le sable
poudre
innocente la nuit
il mûrit comme les ailes
s'ouvrent
portent la fin des gestes
il mûrit comme la griffe
laisse
se couvre de fragile
il mûrit comme l'oeil calme
luit
et abandonne aussi
le sommeil
le sommeil
magnifique soleil des poses lentes
étirées à grands traits
Sept vies et quelques unes (3)
l'eau
de vie arrondit peu à peu ses prunelles
la tête tourne la tête
les yeux cernés aux créneaux
redemandent le rêve
la chaleur d'un murmure d'images
porté seul
en étrange fenêtre
une lumière douce improvise
une reposée de blanc
un roulement de paupière
sur un seul et même ton
noir taillé d'une douceur
de lame terrestre
comment visiter ton oeil
vibrant aussi sous nos paupières
Sept vies et quelques unes (4)
une masse de patience
fond en lumière lasse
un instant chute là
et casse son présent
l'ennui ne ternit plus la nuit
que piaffe le jour à tirade d'oiseau
au fond de chaque organe
le jeu s'aiguise de liberté
Sept vies et quelques unes (5)
coin de songe passé au savant noir
verbe abondant d'une fumée pensante
un esprit en est le sujet
un trouble le qualifie
derrière le rideau de l'oeil
un noir ricane
forge ses pertinences de bout de monde
son langage chaudron
ses décoctions de mots
le savoir d'une langue bien pendue peut vouloir tout dire
sans vouloir rien dire