Côté jardin et côté cours
tout au sommet de l'eau
la goutte élancée
l'onirique comète à la peau élastique
le jardin te murmure
de ses longs doigts fébriles
la douceur du serpent enroulée à mon bras
je rampe en de profonds espaces
lié par un serment de source
chaque jour d'éblouissement
et de buée aux lèvres
me fait naître et me tue
aux frontières perdues
s'alanguit l'animal allongé comme une âme
Côté jardin et côté cours
un battement
les cils déversent la rivière
enfermée de mes images lointaines
leur envol luxuriant
arrache
ma solitude
le noir et le vaincu
ce monde qui parfois s'éteint
en coulant dans mes veines
langage sans silence
déposé sans un mot
recueillement
à lecture de nid
le tendre s'étend alors en univers
le grouillement vivant
est fragile caresses
nous sinon
démunis sans frontière
cibles de nos trésors
où voyagent nos îles