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Articles récents

Souffle

12 Janvier 2013 , Rédigé par jean-louis bec Publié dans #Souffle

Bretagne, 07/2008.

Bretagne, 07/2008.

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La générosité du désordre

30 Novembre 2012 , Rédigé par jean-louis bec Publié dans #La générosité du désordre

La série La générosité du désordre appartient au deuxième groupe de séries. Celui-ci parle symboliquement des liens que bâtissent entre eux les matières, les êtres vivants pour construire, imaginer, des entités plus complexes. Ceci toujours dans un esprit qui rend compte de leur faculté d'adaptation, de création, de cette volonté de jouer avec les formes et les structures. Ainsi, la série La générosité du désordre raconte-t-elle, entre la réalité et la fiction poétique, l'apparition de l'arbre à partir de buissons emmêlés.

Pour avoir une vision complète de la démarche suivie dans ce blog, se référer à la page DEMARCHE dans la colonne de droite.

 

La série La générosité du désordre est publiée intégralement dans l'ouvrage La forêt sur le vif, 21x16cm, 92p, 4 textes, 57 photographies, 15 euros.

La générosité du désordre

 

La générosité du désordre (extraits du texte et de la série photographique)

 

Le commencement, l'amorce.

Se situer à l'amorce.

La rechercher, voir, entendre

se coucher et sentir la Terre

la ressentir, approcher sa richesse

tout ce qui est mis en avant, qui tend les choses...

(...)

(...)

La feuille, la tige.

La tige est une respiration, un discours qui se creuse.

Elle a le mouvement, la grâce, la ténacité.

Elle assemble l'espace, le griffe, le chatouille, le stimule, l'enveloppe.

Elle ronge le temps, le défie à la course

et son allongement amasse peu à peu le futur qu'elle vise

ce déploiement têtu en recherche de tout.

La tige, un concentré, une expansion sans gravité

un défi sans pesanteur qui se multiplie seul d'un désir d'horizon.

Une, deux tiges, puis cette multitude prête qui referme le cercle

où se crée et se berce

où s'invente et se retranche

les particules assemblées, les poussées qui respirent

la lignine savante, les flots de sève excitée.

Les tiges sont cocons, nids, mères attentives.

Elles veillent, couvent les germes placentaires des plantes à venir

des arbres à venir

là où le souffle se faufile, s'anime sans un cri.

Les arbres qui croissent de silence accumulé.

Morceau après morceau.

Bout de bois après bout de bois.

Dans l'entrelacs, les nœuds lâches des fibres emmêlées.

(...)

(...)

Je veux croire en cela.

A cette vigueur aigüe qui anime les forêts

à  ce plein jamais las qui veille sur les êtres

à ce vivant fier et droit qui plonge dans la luxuriance, le renouveau et la continuité.

Je veux croire en cette magie prolifique et sacrée.

Je veux sentir cela au ras de ma peau, de mes yeux, de mes songes.

Me sentir lié, emmêlé, dans le grave des branches et le souple des lianes.

Je veux vivre et y vivre, sans rien penser d'autre qu'à la présence folle de cette poussée vertigineuse qui construit la force et la hauteur.

Être arbre dans un jaillissement

pour le jaillissement et la démesure

des désordres grandioses.

 

Sumène, 01/2015.

Sumène, 01/2015.

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La générosité du désordre (extrait 1)

28 Novembre 2012 , Rédigé par jean-louis bec Publié dans #La générosité du désordre

La numérotation des articles présentant les photographies signifie simplement que l'ordre des images tient un rôle important dans la démarche suivie. Bonne visite...

Hérault, 05/1998.

Hérault, 05/1998.

Albi, 03/2010.

Albi, 03/2010.

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La générosité du désordre (2)

22 Novembre 2012 , Rédigé par jean-louis bec Publié dans #La générosité du désordre

Camargue, 03/2017.

Camargue, 03/2017.

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Le dialogue des éléments

3 Novembre 2012 , Rédigé par jean-louis bec Publié dans #Le dialogue des éléments

Le dialogue des éléments (extraits du texte et de la série photographique)

 

L'eau, ses veines, sa lumière d'éclat, ses jaillissements de dureté, sa peau tendue de cristal aux rides fragmentées d'immobile. 

La roche, la profondeur de ses tourments, ses froissements aqueux, ses paillettes en gouttes.

L'eau, la roche, face à face en miroir, dans le flottement des images proches.

La roche encore, l'arbre. Des sinuosités, des craquements d'écorce. Leurs étendues parfois d'arborescences symétriques pour un parcours côte à côte d'épousailles terrestres, d'inventions de formes complices, d'accords passés et de correspondances. Une entente aux reflets profonds, solides comme le roc.

Là toujours, des nuages retrouvés dans la roche, une ombre appelée terre, une eau courante qui s'éparpille en racines, la mer dans ses courants terrestres, la mer et ses poses de quartz.

Les éléments dialoguent, échangent, conversent. Une respiration de vague chaude qui nous captive et qu'on devine vaste comme le monde. Une arborescence de liens qui poussent vers le ciel une harmonie géante.

Notre regard renaît là, se nourrit là, se développe là, dans les forces et les langages sous-jacents, dans les ressemblances et les correspondances présentes entre les formes et les structures des éléments vivants et non vivants ; dans l'évidence de leur similitude et de leur complémentarité. Une matière créatrice d'esprit puissant et premier. Le retour aux sources et l'étape incontournable de l'évolution.

C'est dans cet esprit qu'ont été créés les paysages présentés sur les photographies. Issus de la juxtaposition et de la fusion numérique de deux images panoramiques argentiques réalisées avec un appareil sommaire type "jetable", ils n'existent pas, cherchent seulement à exister à travers elles. Pour insister, mettre l'accent aigu sur le dialogue intime et prolifique des éléments.

Certains pourraient se rencontrer dans le monde. Il y a en effet en eux une vérité qui suggère la réalité, même si, souvent, la grande rareté, l'improbabilité d'une telle rencontre reste de mise et s'impose au spectateur comme une dimension forte de l'étrange.

 

Quand peu de chose leur manque pour être identifiés comme réels, la présence d'une légère distorsion dans les perspectives, d'un passe-passe un peu discordant de structure à structure ou de forme à forme, le regard est intrigué, interrogé. Alors souvent il complète, remodèle, s'approprie l'image en la corrigeant, en appliquant malgré tout ses propres lois. Il plaque alors sur le paysage ce qu'il connaît déjà, tord un peu l'image proposée, la refaçonne à son goût, sans effort, sans même souvent s'en apercevoir. Ces phénomènes étranges, cette étrangeté qu'il perçoit et gomme le prépare portant à la vision de paysages plus complexes, plus déroutants.

Car, parfois, ceux-ci lui proposent autre chose et le poussent sans ménagement dans ses retranchements, le bousculent dans ses fondements, ses habitudes. L'inattendu le piège et le fait douter. Ses repères s'écroulent, les paysages sont alors questions sans réponses et l'esprit à la manœuvre dérive avec ou sans interrogation dans l'univers forcément intriguant et onirique des images, laissant entrer en lui ces remaniements de matières et ce jeu nouveau de formes. Car ces paysages en dérive, se moquent de toute entrave. Ils s'opposent aux lois en vigueur. Les lois de la perspective, malmenées par la réalisation d'une image à partir de deux photographies, mais aussi celles des échelles et de façon beaucoup plus larges celles des lois physiques en vigueur sur notre planète, loi de la pesanteur, de la mécanique des fluides, de la marche de la lumière...

Quand le spectateur se penche sur les images...

(...)

 

Le dialogue des éléments
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